Interview
Gotscho pourrait être magicien, celui qui fait disparaître les corps, celui dont vous cherchez le secret. D’une chose ordinaire, authentique, normale, il en extrait l’extra de l’ordinaire. Certains disent qu’il faut des mots pour déchiffrer ses œuvres, d’autres en font l’acquisition pour le prestige, mais il y aussi les amateurs éclairés qui lisent dans ses pensées. Amoureux des jeux de l’illusion, des jeux érotiques, l’artiste expérimente l’abstraction du corps humain créé par l’absence physique, explore le mouvement et l’éternité d’un acte figé. Il scénarise des objets communs, du mobilier, des vêtements hybrides, il nous fait partager leur intimités. Des saynètes épurées à la fois esthétiques, radicales et documentaires, suggèrent l’atteinte à la liberté d’exister, l’interdiction de la représentation du corps, sa marchandisation, l’asphyxie par les codes ou encore l’activation du désir. Gotscho, en quelques expositions, a su se faire une place originale au sein de l’art contemporain: FANTÔMES, Carine Campo Galerie, Belgique; VAPORETTI, Biennale de Venise, Italie; SKINS, Grey Art Galerie, New York; SUITE DIOR: Christian Dior, Paris; WEDDING: Nicole Klagsbrun Galerie, New York; GOTSCHO aime COMME des GARÇONS: BARNEYS, New York; PHOTOGRAPHIES HABILLÉES: MEP, Paris; ODALISQUE: Salle Gaveau, Paris; DRESS ART: Maison Martin Margiela... De ces instantanés désinvoltes et poétiques, il nous rappelle avec humour la nécessité de l’illusion au quotidien. À défaut de pouvoir acquérir ses secrets, on peut toujours essayer de les comprendre.
Isabelle Texier, Jérôme Lefèvre, Grégoire Marot, Eric Allart, DVC.
© Gotscho
Rencontre avec Gotscho à son atelier
Installation au Carré Rive Gauche
Report & interview Sabine Morandini
Galerie Eric Allart
8 rue de Beaune
75007 Paris