-Le maquillage : superflu ou nécessité ?

Terry de Gunzburg : Un essentiel absolu ! Comme disait un philosophe "le superflu est essentiel à l'humanité"... Le maquillage assure une "self-estime", autorise le plaisir de soi sans sous-estimer la délicieuse sensation d'être toujours la même mais en mieux.

-Le maquillage est-il une protection ?

Bien plus qu'une protection, il s'avère une révélation ! Un jeu très sérieux. Il est fait pour dessiner, corriger, soigner... illuminer ce qu'il y a de plus beau en chacune ou définir un style en contournant un défaut afin d'en faire un atout. Le plus joli compliment qu'on puisse faire à une femme "quel éclat vous avez" plutôt que "j'adore votre maquillage. Une protection ? oui, on peut aussi se cacher sous un apparat ou une extravagance de style, et pourquoi pas, si cela donne confiance ! Une protection anti-pollution ? Sans aucun doute, c'est le meilleur écran entre la fragilité de la peau et la pollution à condition de bien se démaquiller.

-Vous collectionnez les tissus ethniques, cela a t-il une influence sur vos créations ?

Très certainement. J'aime les étoffes, les textures, les graphismes, les brillances et les subtilités qui s'en dégagent. A moi de les retranscrire avec mes Chimistes pour tisser des pigments rayonnants en "tweed de lumière" ou façonner des poudres ou des fonds de teint, tellement doux qu'on dirait des velours sur la peau. Esthétiquement, les tissus affichent des contrastes qui m'enchantent et me fascinent. J'aime les réinterpréter dans des camaïeux neutres ou opulents, audacieux et même stridents, mais toujours élégants.

-Pouvez-vous nous parler de votre univers ?

Il est fait de rencontres visuelles, olfactives, sensorielles, émotionnelles... Je ne peux vivre sans harmonie"s" au sens "chromatique" et esthétique du terme. J'aime les objets hétéroclites, les mélanges de styles, les goûts contrariés faits de créations rares, d'Art Contemporain, de meubles de créateurs, de luxe non ostentatoire. Je n'aime pas les lieux affectés où tout est posé sans charme, ni âme.

-Quel est votre plus beau souvenir avec la maison YSL ?

En juillet 1998, au stade de France, lors de la finale de la Coupe du Monde de Football, Monsieur Yves Saint Laurent fêtait ses 40 ans de création avec un défilé exceptionnel. Les mannequins (je me souviens de Carla Bruni, éblouissante dans sa robe de mariée, ultra-courte découpée comme un collage de Matisse) portaient des créations iconiques d'Yves Saint Laurent, celles du premier défilé jusqu'aux plus récentes, des pièces de musée époustouflantes de modernité. C'est la magie et la féérie de l'art absolu, celui d'Yves Saint Laurent.. Il y avait une ambiance incroyable, une organisation impeccable, tout était admirablement orchestré par Nicole Dorier, le Mannequin chérie du Créateur, devenue son "commandant en chef". C'est un souvenir à jamais gravé dans ma mémoire.

-Avant cette collaboration, avez-vous collaborer avec d’autres maisons ?

J'ai commencé ce métier de la Beauté en m'inscrivant pour une session d'été aux Cours d'Esthétique Carita, en attendant la reprise universitaire. Ce fut le tournant de ma vie et c'est un peu par hasard que je suis devenue "Make-up Artist Studio". Un soir de juillet, personne n’étant disponible, Maria Carita m’envoie sur une séance photo pour Vogue, le numéro Haute-Couture ! Parce que je ne sais pas vraiment faire, je vais à l'essentiel et me concentre sur ce que je maîtrise le mieux : une bouche impeccable, un teint invisible, des cils fournis et détachés. Et tout le monde crie au génie ! J’ai passé 10 ans auprès de Maria et Rosy Carita, ce sont elles qui m’ont transmis l’obsession de la perfection, de la créativité beauté et du pur respect des femmes.

-Quel a été votre premier défilé?

En tant que maquilleuse, Pierre Cardin, puis Valentino, Angelo Tarlazzi mais J'ai vraiment découvert le monde de la Haute Couture avec Monsieur Saint Laurent. Un émerveillement total. C'est sous l'œil du Maitre et la complicité de Loulou de la Falaise, que j'ai poussé à l’extrême l’étude de la couleur, les subtilités des formules, pour créer des produits bouleversant les conventions, aux codes extravagants mais toujours portables.

-Quels sont les artistes contemporains que vous affectionnez ? êtes-vous collectionneuse ?

Mon mari et moi sommes plutôt grands amateurs que collectionneurs. L'Art est une passion, une vraie respiration, une profonde source d'inspiration. L'art, c'est ressentir, aimer, détester, avoir un avis. Que ce soit les Old Masters, l'Art Moderne, l'Art Contemporain, tableaux, sculptures, dessins... toutes les expressions artistiques me fascinent. Matisse, Francis Bacon, Picasso, Giacometti, Modigliani... tout comme Gilbert & Georges, Basquiat and Bruce Naumann, Arp, Louise Bourgeois, Liza Lou, Anselm Kieffer, Anselm Reyle et Tatiana Trouvé récemment exposée au Centre Pompidou m'enchantent.

-Qu’est-ce qui vous fascine ?

Dans ce monde de la cosmétique, le jeu de la transformation, révéler la particularité d’une personnalité, les jeux de couleurs, de matières et de volumes qui sont à la limite de l’œuvre d’art. L'inconnu de l'étape d'après.

-Parmi toutes les personnalités que vous avez eues entre les mains,

quelle est celle avec laquelle vous avez pris le plus de plaisir à travailler ?

Isabelle Adjani, Charlotte Rampling, Juliette Binoche et toutes celles que je garderai confidentielles... tant elles sont célèbres.

-Pouvez- nous expliquer le concept du maquillage sur-mesure que vous avez imaginé ?

En 1998, quand j'ai créé BY TERRY, mon idée était de proposer les mêmes critères d’excellence, les mêmes codes d’exigence, d’expertise et de proximité que ceux de la Haute-Couture mais appliqués au monde de la couleur, des cosmétiques.

Mon rêve le plus fou était de pouvoir proposer un produit maquillage exclusif pour une femme en particulier. J'ai donc créé mon Laboratoire Haute Couleur, 21 Galerie Véro-Dodat, où coloristes et chimistes mettent au point formules et textures pour créer des produits à la main, destinés à une personne en particulier

Cette création sur-mesure demande beaucoup de concentration, d'attention et quelques semaines de patience pour chaque cliente. Lors d’un premier rendez-vous, nous « prenons les mesures » de la peau afin de repérer la nuance la plus proche de la carnation, la texture la plus juste, la formule idéale. C’est cette première étape qui déterminera le travail de recherche des coloristes. Dix jours à trois semaines ponctuées d'essayages et selon l'exigence du développement sont nécessaires pour mettre au point toute une gamme de teintes échantillons. Ce nuancier particulier est ensuite "essayé" pour  calibrer et parfaitement adapter les soumissions. Après quelques jours d'essai "en live", la cliente donne son accord sur la référence sélectionnée. Nous produisons chaque création en plusieurs exemplaires, pour offrir une année d’utilisation. Les codes produits sont confidentiels et précieusement conservés dans la "banque de données" de notre Laboratoire afin d’être réédités sur simple appel téléphonique.

-Quelles sont les gammes de couleurs, les derniers produits et matières de vos dernières créations ?

Mes dernières créations mettent le teint tout en lumière. J'ai voulu que toutes les femmes aient une peau pétale, sur laquelle on puisse lire simplement la fraîcheur, l'émotion et non pas deviner ce que cache le maquillage. Un trio dédié à l'éclat avec Lumière Veloutée, un fond de teint sérum qui associé à un complexe détoxifiant chasse le gris, active le rose de la peau. Touche Veloutée, un pinceau éclaireur anticernes, le clic chic des teints reposés. Et enfin, Blush Velouté au toucher crème-poudré qui déclenche immédiatement la bonne mine.
Et parce que J'aime infiniment les Roses, j'ai puisé au cœur de ces fleurs, des actifs riches et purs pour en créer des soins intensément protecteurs et réconfortants qui comblent la peau d'éclat absolu. Baume de Rose, Teint de Rose, Soleil de Rose, Rose de Rose... des nectars de douceur et d'éclat qui ne me quittent jamais.

-Est-ce qu'il y a eu des changements fondamentaux, révolutionnaires, de nouvelles techniques pour le maquillage ?

Le monde de la cosmétique est en évolution permanente. Les Laboratoires de Recherche mettent au point des formules de plus en plus innovantes, parce qu'on a accès à des ingrédients, des matières premières dont la technicité est de plus en plus pointue. Les pigments se font de plus en plus fins, les correcteurs de plus en plus intelligents... Les gestes maquillage ont eux aussi énormément évolués parce que de nouveaux outils sont apparus et je suis très fière d'être à l'initiative de cette innovation. J'ai créé en septembre 2006 le premier fond de teint pinceau, LIGHT EXPERT, un outil génial qui libère la juste solution "zéro défaut" pour qu'instantanément la peau soit nette, magnifique d'éclat. Puis, en septembre 2007 la première à proposer aux femmes toute une gamme de soin en pinceaux, mes VIP-EXPERT, une nouvelle "beauty-lifestyle", des nouveaux activateurs de beauté, des stylos diffuseurs d'actifs rares à embouts applicateurs "safe" et précis. 

-Avez-vous un conseil à partager avec les femmes qui ont tendance à marquer (peau mature) pour l’application de votre dernier fond de teint « Lumière Veloutée »?

Rien de plus disgracieux qu'un teint au maquillage trop blanc, trop jaune, trop foncé. Les peaux matures manquent de lumière rosée, de pulpeux, les taches assombrissent, la clarté se plombe, les sillons se marquent. Comme je suis tout à fait dans cette cible, je me suis concoctée un Nectar tout un en dans ce fond de teint. Comme moi, il faut l'appliquer au pinceau et renforcer, là où la peau est marquée, avec l'effet correcteur de Touche Veloutée. La technique du "layering", c'est-à-dire superposer en couches ultra-fines les applications, est la garantie d'une peau ultra-lissée, parfaitement corrigée, idéalement éclatante avec un résultat très haute tenue. Demandez aux Make-up Artist BY TERRY de vous initier à cette technique infaillible ! Le soir, un nuage de Voile Poudre Eclat Rose n° 2 ou Mauve n° 1 est un coup de jeune supplémentaire, dont on ne peut plus se passer.