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Natalia Brilli

Cuir ? Cuir !
Interview

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NATALIA BRILLI,
créatrice de bijoux et d’accessoires.
Cuir ? cuir !


SM : Comment décrirais-tu ton univers ?
Natalia Brilli : Le mélange de deux cultures car je suis Belgo Italienne. L'esprit "surréaliste" et "fantomatique" héritage du nord, associé à une élégance cultivée et esthète héritage du sud.

SM : Quelle est pour toi la symbolique du bijou en société ?
NB :
C’est une question que je me pose rarement lorsque je travaille sur mes collections mais pour y répondre, je dirais que tout dépend du bijou. S’il s’agit d’un bijou de famille, depuis la nuit des temps, le bijou revêt toute une symbolique où se mêlent sentiments, pouvoir, histoire. Source de joies ou de conflits, il peut alimenter les plus grandes passions lorsqu'il est transmis. Pour ce qui est du bijou de créateur ou parure de mode, la symbolique est différente, le bijoux sera un effort de reconnaissance de soi et de son individualité ou de son appartenance à un groupe ou simplement l’expression d’un travail, celui du créateur.

SM : Les thèmes animaliers se retrouvent souvent dans tes créations, pourquoi ?
NB :
Ce n’est pas uniquement pour sa beauté que l’animal me fascine mais bien par un reste inconscient de mentalité magique liée a «l’animal sacré ». Aussi enfant, j’avais une fascination pour les contes d’animaux et encore aujourd’hui pour les récits de la Grèce antique où fourmillent quantité d’animaux fabuleux. J’ai aussi une passion pour l’anthropomorphisme animalier, je compare toujours les personnes que je côtoie à des animaux …Cela dit j’espère ne pas trop ressembler à mon Bouledogue Anglais… (rire)

SM : Tout est vanité ?
NB :
Oh que oui … no comment

SM : En tant que premier utilisateur (peaux) es-tu préoccuper par la protection animale ou la conservation des espèces?
NB :
Cela peut paraître paradoxal, mais bien sûr, je suis préoccupé par la protection animale et la conversation des espèces. Je n’utilise que le cuir d’animaux d’élevage et il est strictement interdit d’utiliser des animaux en voie d’extinction. Par contre je trouve très hypocrite le discours de certain créateur disant n’utilisé que des cuirs tannés 100% naturels, c’est complètement faux, le tannage est peut-être naturel (et encore), mais viennent ensuite les protections et les colorants, qui eux sont 100% chimiques. Le pire sont ceux qui disent refuser le cuir animal et utilisent alors des cuirs synthétiques mille fois plus polluant dans leur fabrication et leur dégradation …

SM : Que te reste-t-il à recouvrir de cuir ?
NB :
Un inventaire à la Prévert …

SM : Le fait d’avoir été scénographe par le passé te sert-il dans tes créations aujourd’hui ?
NB :
J’ai exercé le métier de scénographe pendant 10 ans et ça a énormément influencé mon travail car la scénographie est multidisciplinaire, elle touche à tous les arts appliqués et est toujours le résultat d’une rencontre avec d’autres artistes. Aussi le coté épique est récurrent dans mon travail, toutes mes collections racontent une histoire, un mythe, une épopée. Chaque bijoux et objets ont à mes yeux une dimension esthétique mais aussi symbolique comme au théâtre , même s’ils n’en sont pas moins de simples accessoires de mode.

SM : La « Belgium fashion community » est-elle solidaire en France ?
NB :
Non, pas vraiment et je dirais même que c’est pire en Belgique…Il y a d’abord la barrière de la langue entre flamand et wallons et ensuite celle des « famille attaché à un créateur » ou une école (La Cambre et l’Académie d’Anvers). On m’a souvent fermé des portes uniquement parce que j’étais originaire du sud de la Belgique ( Liège). Aujourd’hui seulement, depuis que je vis et travaille en France, je commence à collaborer avec des créateurs flamands…

SM : Quels sont tes influences musicales ?
NB : J’écoute beaucoup de musique, le choix est large : classique, opéra, musique de film, tout entre 63 et 68 (j’adore une radio sur le net qui s’appelle « Beyond The Beat Generation », de la New Wave et tous ce qui était underground dans les années 80, principalement venant de Berlin …(rire) Et surtout, depuis que j’ai 14 ans, je suis une fan, je dirais même une groupie de Nick Cave…NICK I LOVE YOU… (rire)

SM : Est-il difficile d’échapper au cliché du cuir qui à un background aussi fort ?
NB :
Pour moi non, car c’est l’essence même de mon travail, sortir de cette image SM ou punk … Mais chez certains clients ou journalistes, c’est plus fort qu’eux, ils doivent toujours tout prendre en noir ou me mettre sur le dos une étiquette gothique…(rire)… mais bon le principal finalement c’est que chacun y trouve son compte…

SM : Qu’est-ce qui te fascine ?
NB :
Que Lionel, mon compagnon et associé depuis 12 ans, me supporte encore dans cette aventure ou je l’ai embarqué malgré lui. Il y gère toutes les galères …



Propos recueillis par Sabine Morandini

VIDEO

Réalisé par Jean François Carly



INFOS

NATALIA BRILLI
113 rue vieille du temple
75003 Paris



www.nataliabrilli.fr